jeudi 8 décembre 2011

Mes nouveaux amis économistes

Vous devriez vraiment vous abonner à @rrêt sur images.

Je sais bien que je me répète, mais tout de même : en plein milieu de cette ambiance crise-fiancière-c'est-la-fin-du-monde-on-va-tous-morfler qui fait l'objet de tous les bulletins d'informations, il n'y a presque que chez eux que je trouve des décryptages tentatives d'explications.
Oui, parce que vu le climat actuel, je deviendrais presque accro à l'économie. Mon absence totale de formation dans ce domaine me pousse à voir des films, lire des livres, des blogs. Je reconnais volontiers que tout ceci penche un peu du même bord politique, mais je me dit que dans la mesure ou tous les invités des émissions de télévision et de radio penchent de l'autre côté, ça équilibre. Et puis bon, y a des limites à la folie aussi : lire 400p ou regarder 2h de film en s'énervant parce qu'on est pas d'accord avec un seul mot de l'auteur, c'est épuisant. Moi je lis tout ça pour le fun, chacun ses perversions.

C'est là qu'intervient @rrêt sur images, et ce papier en particulier de Anne-Sophie Jacques (oui l'accès est payant, je vous ai dit que vous devriez vous abonner - par contre vous pouvez aller vous balader sur le forum), qui s'intéresse beaucoup à la dette française. Et dans cet article, elle analyse les répercussions que pourraient avoir un défaut de paiement, c'est à dire : si on paye pas, il se passe quoi ?
J'ai pas l'attention de décrypter l'ensemble de l'article, mais je viens d'y apprendre tout de même ceci, et comme je n'ai aucune envie de travailler, je vous les écrit ici :

1 - On ne sait pas qui détient la dette française.

On a une dette, ok. 
Cela signifie que l'on doit de l'argent à des gens, des personnes, des sociétés, des entreprises, des banques, qui nous ont précédemment prêtés de l'argent. 
Qui sont ces personnes ? 

Hé bien figurez-vous qu'on l'ignore, et qu'on ne peut pas le savoir. C'est expliqué ici. En version courte : le secret des prêteurs est protégé par la loi : 

"Les textes actuellement en vigueur (…) n'autorisent les conservateurs d'instruments financiers (Euroclear France pour les titres d'État français) à communiquer aux émetteurs la liste de leurs détenteurs finaux qu'aux seuls émetteurs d'actions, de bons de souscription d'actions ou d'instruments de taux donnant immédiatement ou à terme accès au capital. Par conséquent, l'agence France Trésor (AFT) ne peut pas identifier précisément les détenteurs des obligations assimilables du Trésor (OAT), des bons du Trésor à intérêts annuels (BTAN) et des bons du trésor à taux fixe (BTF)."

Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais j'ai un peu de mal à me remettre du fait qu'en ce moment on nous fait passer des plans d'austérité sévères au nom d'un remboursement de dette, et qu'on ne peut même pas savoir à qui va aller cet argent. On ne sait pas non plus à quoi il a été investi, au passage.

2 - Cette dette n'est pas remboursable

À force de lire Frédéric Lordon ou Emmanuel Todd, j'avais intégré cette idée. Mais là, Anne-Sophie à de jolis chiffres :

"cette année, la France engrange 200 milliards de recettes quand elle en dépense 300 milliards, dont 60 milliards pour les seuls intérêts de la dette. Pour équilibrer le budget il faudrait faire 40% de dépenses en moins soit l’équivalent du budget de l’éducation nationale, de la défense et de l’intérieur réunis. Une paille. S’ajoutent à cela les flux financiers liés à la dette : en 2012, 100 milliards de dettes arrivent à échéance et, pour faire rouler la dette à court tearme, il nous faudra trouver 200 milliards d’euros. Corrigeons le tableau : 200 milliards de recettes d’un côté et 600 milliards de dépenses de l’autre. Soit un trou de 400 milliards (3 fois nos recettes, 8 fois l’impôt sur le revenu)"

Moi qui ai toutes les peines du monde à tenir un budget, je suis parfaitement capable de voir que là, on ne peut pas y arriver. 
J'ajouterais bien aussi que comme on n'a du coup pas d'autre manière de rembourser cette dette qu'en empruntant de l'argent ailleurs (et donc en rajoutant de la dette..) les "marchés financiers" peuvent nous demander tout ce qu'ils veulent (retraite à 80 ans, privatisation de l'ensemble des services de la société, disparition de l'ensemble des aides sociales)... Comme on est totalement à leur merci, on ne peut dire que oui. Sauf si on réalise qu'on n'emprunte que pour rembourser, plus du tout pour notre fonctionnement, et que donc, on se fait enfler.

Je ne trouve pas de conclusion à tout ça, donc cet article va finir en queue de poisson, avec une belle vidéo qui n'a aucun rapport avec ce qui précède et qui fait du bien :